Nous voici, en guise de lieu propice à explorer le sens, plongés dans nos entrailles. Un lieu qu’aucune lumière naturelle ne vient éclairer ; un lieu souterrain où le bon grain est séparé de l’ivraie. Notre attention descend pour sentir d’un œil émerveillé la magie opérer. Nous entrons dans la part la plus archaïque de notre corps physique, celle qu’on peine parfois à ressentir, les viscères. Toujours en mouvement, dans un perpétuel processus d’absorption du monde vivant, ils nous hantent dans les moments les plus obscurs de notre existence.

Ici encore nous prenons conscience que sans la présence de ce qui est étranger à notre corps, à nos gènes, l’osmose serait impossible. Le microbiote, univers fondamental à l’équilibre de la vie intérieure ; il nous protège, il participe à la digestion tout en se nourrissant de ce que l’homme ne peut assimiler.

Lorsque ce microbiote est déséquilibré il entraine une cascade de dérèglements et parfois une désescalade

Le féminin, la lune, la réceptivité, la matrice, l’intériorité, la plénitude, la femme, la plus encline à ressentir les symptômes d’un déséquilibre intérieur. L’homme, le masculin, tout en émission, est par nature moins connecté au monde de la nuit, aux besoins de son corps.

Bien que les mœurs aient évolué, beaucoup d’hommes n’ont pas une hygiène adaptée. Certains d’entre eux sauvent les apparences grâce aux subterfuges proposés par les déodorants et autres camouflets, certes.

Je vois, nous voyons les signaux, l’exemple à suivre qui leur est présenté sous la forme d’une simple apparence, l’image qu’ils souhaitent véhiculer d’eux-mêmes. Les peoples et autres célébrités en tout genre, du mannequin au chef d’entreprise, à l’homme politique, l’élite des temps modernes ; ils se présentent sous leurs plus beaux atours. Quelques-uns l’incarnent même jusqu’au bout des ongles, les centres esthétiques occupent une place de choix dans leur vie.

Pour autant, ce n’est pas parce qu’ils présentent bien devant leur public qu’ils maintiennent cette hygiène en privé. Je ne leur jette pas la pierre ; je ne fais que mettre en lumière le fait que l’acquisition de l’hygiène corporelle chez l’homme ne se fait pas au même rythme que chez la femme.

D’un point de vue symbolique l’intestin est le lieu où l’on sépare le bon grain du mauvais grain. Un microbiote déréglé perturbe la capacité des parties absorbantes à faire la différence entre les deux ; il nous interroge par la même sur notre rapport au monde extérieur. Est-il hostile ou harmonieux ? Sommes-nous ouvert à ce qui est étranger à nous-même ? Ou sommes-nous méfiant, insécurisé, parfois même perdu ou dépassé dans nos capacités d’assimilation des expériences vécues ?

La source la plus probable d’un tel dérèglement ? Aussi courante que le sel dans un bon plat, une mauvaise hygiène dentaire

La flore buccale se charge alors d’un univers à tel point hostile qu’il ronge les dents, ce n’est pas rien. Il peut même ronger la gencive et donc l’os ; la fameuse parodontie qui se répand en occident à la vitesse du SIDA.

Reste plus que la petite cerise sur le gâteau. Tout comme les miettes d’un bon fromage repérées par une habile bande de souris, notre flore buccale migre. Poumons, estomac, intestin. Elle provoque, entre autres symptômes, des inflammations, des troubles dyspeptides, des reflux gastriques, une malabsorption, des ballonnements, des troubles du transit. La malabsorption mais aussi l’acidification du corps vont entrainer des carences, une déminéralisation puis d’autres dysfonctionnements de processus censés participer à l’état de symbiose intérieure.

Autre incidence non négligeable en termes de migration ? L’appareil urinaire. Combien de femmes sont sujettes aux infections urinaires récidivantes ? Combien de femmes sont obligées de prendre des antibiotiques plusieurs fois par an, notamment en été ? La chaleur favorisant bien sûr la migration bactérienne grâce à l’humidité.

Et combien d’entre elles, après des années passées à tenter de rétablir un équilibre fragilisé, vont finalement devoir lutter contre des mycoses vaginales récidivantes ? Le fameux mycobiote actuellement à l’étude. Car à force de modifier notre flore intérieure par l’emploi trop fréquent d’antibiotiques c’est au tour des champignons de devenir anarchiques. La désescalade est dès lors amorcée.

Vous souffrez régulièrement de cystite, de mycoses, de ballonnements, d’acidité gastrique, de fatigue chronique ? Vous pouvez alors sérieusement suspecter le microbiote de l’autre. Car oui, comme vous l’aurez surement remarqué mesdames, ils sont tellement nombreux.

Pour celles qui croisent, en autres exemples, un descendant des viking sur son chemin, ne vous fiez pas aux éloges et à la toute-puissance qu’il peut tirer de sa lignée. Allez donc faire un tour du côté de son hygiène.

Lorsque deux individus se rencontrent, deux consciences et deux inconscients se rencontrent. Nous sommes très peu conscients de l’univers intérieur ; il reste inaccessible, caché dans l’obscurité, souterrain, parfois anxiogène, il représente la partie immergée de l’iceberg.

Cette part inconsciente, lorsque nous l’explorons, nous révèle l’étendue de notre mystère ; nos intentions cachées, nos traumatismes, les mécanismes de défense induits, les masques dont nous disposons et bien d’autres aspects du plan souterrain. Il s’agit là de la part inconsciente psychique. Le microbiote fait partie du plan inconscient physiologique et peut-être aussi redoutable que les intentions cachées de l’autre.

Un lien évident est à faire entre le microbiote propre à chaque individu et celui du monde environnant

Aujourd’hui l’un s’appauvrit à mesure que l’autre est neutralisé. A l’extérieur nous stérilisons la manifestation concrète de deux éléments fondamentaux, la Terre et l’Eau. Fondamentaux en ce sens qu’ils se situent aux fondements de la vie. Bientôt l’Air le sera aussi par une énième invention du génie de l’homme. Tout le monde s’en félicitera ; à un niveau j’applaudirai surement aussi. Quant au Feu, le quatrième élément, le souffle de la vie, celui qui nous met en mouvement ; nous cherchons à le remplacer par une énergie artificielle qui se situe aux antipodes du vivant.

Moins nous aurons à solliciter notre système immunitaire pour nous adapter au monde extérieur pour cause d’aseptisation générale, plus nous serons faibles en cas d’invasion. Le degré de combativité d’une armée illustre parfaitement ces propos. Moins elle est entrainée, plus elle s’affaiblit, moins elle résiste.

A un autre niveau et d’un point de vue cette fois plus concret, nous voyons apparaître une recrudescence des infections fongiques ; Après plus d’un siècle d’antibiothérapie elles deviennent invasives et parfois même systémiques chez des sujets sains. Certains chercheurs sonnent l’alarme et certains tests biologiques font leur apparition pour détecter ce qui est encore aujourd’hui très difficile à diagnostiquer.

Aux Etats-Unis et plus généralement en Occident, il semblerait, selon certaines études, que la moitié de la population soit concernée par un terrain fongique devenu pathogène ; cela impliquant que la flore bactérienne est de facto déficiente. L’évolution exponentielle de notre consommation de sucre, leur friandise préférée, ne fait qu’accentuer ce phénomène.

Une infection fongique non diagnostiquée décompense chez des sujets fragiles et mène à la mort dans 40% des cas. Une infection fongique non diagnostiquée chez un sujet sain ne décompensera pas dans la grande majorité des cas ; la fragilisation du sujet au cours d’une opération ou encore d’une maladie grave peuvent toutefois le provoquer. Elle entrainera par contre un ensemble de symptômes que le médecin pourra confondre avec d’autres pathologies ; ces symptômes s’aggraveront dès que la personne traversera des périodes éprouvantes ou fatigantes. 

Parmi ces symptômes nous retrouvons, à divers degrés, la fatigue chronique, les migraines, les dysfonctionnements digestifs ; mais aussi un dérèglement hormonal, de la confusion, des troubles de la vue, la perte des cheveux ; cela ne pouvant qu’handicaper la personne dans sa capacité à assurer son quotidien.

L’évolution croissante du nombre de maladies nosocomiales nous donne aussi la mesure

Elle met en lumière un fait non négligeable. Dès lors que nos défenses sont affaiblies et que certains germes pathogènes extérieurs deviennent résistants nous entrons dans une spirale infernale. Et il est très difficile, voire impossible, d’en sortir sans prendre des mesures plus adaptées à notre équilibre.

Cela implique certainement de cheminer sur notre tendance à vouloir nous affranchir de certains maux de l’humanité ; j’aborderai les conséquences de la non intégration du principe de mort dans un autre article. Parmi les sept maux connus de tous, certains sont bien mieux contrôlés que d’autres. Nous tentons de nous affranchir du travail en le robotisant autant que faire se peut ; nous combattons la maladie, la vieillesse avec beaucoup d’audace et d’acharnement. Bon, la guerre nous la combattons au moins autant que nous en usons.

Viennent ensuite la passion, le vice, la folie ; difficile d’y résister. Quant à l’espérance nous croyons encore avec pugnacité qu’elle est une aide précieuse pour l’Homme.

Peut-être pourrions-nous saisir les liens de causalité avec plus de recul. Voir, par exemple, combien nous solutionnons inlassablement les effets pervers des mesures que nous mettons en place pour lutter contre les dits maux ; cette spirale étant par nature infernale. Nous en reparlerons.

Comme vous l’aurez certainement remarqué, l’Homme ne semble pas prendre le chemin de cette remise en question, bien au contraire. Il cherche toujours à s’affranchir de sa condition de simple mortel par le biais de la technologie. Il préfère aussi fomenter des guerres pour rétablir de manière ponctuelle un semblant d’équilibre plutôt qu’accepter une sélection naturelle qui le dispenserait de toute maîtrise.

Comment nous en blâmer ? Ou comment incarner ce qui n’est pas ? Quelque part sur la trame de fond symbolique de l’humanité, nous sommes arrivés, précisément à l’heure prévue, au point d’évolution qui est le nôtre aujourd’hui.

Tout va donc pour le mieux.

A bientôt pour une nouvelle excursion !

 

Quelques sources :

Derrière votre microbiote se cache un biote tout aussi important (National Géographic)

Candidose invasive (Manuel MSD)

Candida albicans creuse des tunnels transcellulaires (INSERM)

 

 

Categories: Blog

0 Comments

Laisser un commentaire

Avatar placeholder