Quand j’étais enfant, j’allais chercher des étrilles sous les rochers.
Je les soulevais à la recherche de trésors cachés.
À chaque nouvelle marée, de nouveaux indices s’y glissaient.

L’océan, c’est un peu comme l’inconscient,
d’une richesse insondable et surprenante.
Ces rochers, ce sont des points de conscience,
sous lesquels viennent se nicher des mystères.

Je me souviens avoir tenté d’en soulever certains
bien trop lourds pour le gabarit que j’étais.
Une angoisse surgissait alors,
comme si j’allais découvrir quelque chose
que je n’étais pas en mesure d’appréhender.

J’insistais pourtant.
Mais dès que je sentais le point de bascule,
je reculais, effrayée.
Le temps de surmonter ma peur,
le butin s’était déjà enfoui.

S’affranchir de ses peurs,
c’est un peu comme la pêche au crabe :
il faut une certaine force pour soulever le problème,
et beaucoup de cran pour accepter de voir.

Categories: Passages

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