Je me suis vue déployer une telle force
pour contrôler la source de la vie.
Comme des points de fixation sur l’autre,
pour le maintenir à une place, dans une fonction.

Je me suis vue soumise à leur pouvoir,
pour qu’ils continuent de se soumettre au mien.
Tellement peur de lâcher prise.
Tellement peur d’être désinvestie
de ces liens pourtant toxiques.

Un jeu de barbichette qui ne connaît pas de fin,
si aucun ne laisse apparaître l’absurde dans un rire salvateur.

Pouvais-je moi aussi rester toxique pour l’autre ?
Et mon corps, pouvait-il assimiler ce poison quotidien ?
Était-ce vraiment un vide que je sentais sous mes pieds ?
Ou simplement l’infime vide d’air
qui me séparait encore de ma souveraineté ?

Je résistais jusqu’à l’épuisement d’un corps
incapable de se rigidifier,
mais capable de se déréguler.

J’ai fini par lâcher prise,
non par choix,
mais par nécessité.
Un impératif à ma survie.

Je m’ouvre à l’expérience.
Mais parfois encore,
croyant perdre l’équilibre,
je me raccroche, par réflexe, à mes anciens repères.
Et j’oublie, provisoirement,
de lever la tête.

Categories: Passages

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