J’ai prié les Dieux,
investi les étoiles de mes désirs,
invoqué les fées,
pour que le réel soit le parfait reflet de ma vision édulcorée.
Mais parfois, à l’arrière de la scène,
j’ai senti une autre présence, une autre proposition.
Aurais-je tronqué la part de vivant qui m’habite,
contre une promesse d’éternité ?
Est-ce l’occasion qui ne s’est pas présentée ?
Ou l’ai-je vue sans pour autant y aller ?
Elle m’a abordée, puis traversée,
l’idée de tracer un cercle pour invoquer l’esprit.
J’ai même songé à sa clef,
accepter la foi,
comme une carte à abattre,
si le pacte tournait mal.
Elle m’a furtivement habitée,
mais elle n’était pas lumière,
car je savais qu’elle impactait les fondements de ma présence.
Nombre d’entre nous ne franchissent jamais ce pas de non-retour,
car quelle force dois-je déployer pour revenir dans le réel
quand j’ai gouté une telle intensité ?
Et comment faire pour que jamais elle ne redescende ?
Peut-on aller toujours plus loin,
dans la transgression de l’ordre naturel du vivant,
sans consumer son essence ?
Ceux qui n’ont pas franchi ce seuil ont vu cette croix, ce non-retour.
Elle ne s’est pas formulée avec des mots, un dialogue.
Elle s’est imposée.
Implacable.
Car, que se passe-t-il vraiment à la frontière de cet ordre immuable ?
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