Ah ah ah !
Comment ne pas rire, parfois,
spontanément.
Comme un brusque changement de perspective,
qui nous fait faire une pirouette arrière,
en un seul temps, un seul mouvement.
Celui qui désamorce,
celui qui détend.
Celui qui nous montre l’absurde,
Avec parfois l’œil d’un enfant.
Comment lui résister ?
Comment ne pas faire un pas de côté
quand il nous traverse ?
Avec un petit grincement parfois,
parce que le ton était sérieux,
et que j’avais tellement le sentiment d’exister
dans cette gravité.
Il n’est pas comme son jumeau, l’ironie.
Je l’ai beaucoup maniée,
aux dépens des autres.
Une lame aiguisée,
un sens de la répartie affûté,
et un regard sur l’autre, implacable.
L’humour, lui,
c’est le regard intériorisé.
Un angle de vue qui nous situe.
Comme le reflet d’un miroir,
mais furtif,
où, très souvent,
je vois ma vanité, une ennemie très convoitée.
Car lorsqu’on ose l’incarner jusqu’au bout des ongles,
qu’on se laisse entièrement habiter,
on a ce pouvoir étrange :
fasciner pour ce que l’autre redoute
autant qu’il le désire.
L’ironie, elle,
surprend.
Elle pique, avec une finesse,
une précision,
une profondeur…
parfois à peine perceptible sur le vif.
Et par la suite,
tellement inconfortable, voire lancinante.
Tout dépend de qui reçoit.
J’avais appris à faire le mal, mais bien.
Toujours avec une possible rédemption à la clef,
pour l’autre.
Mais d’un œil moqueur,
sans méchanceté,
dans un esprit très joueur.
Ça m’a toujours fait rire,
de voir cet instant où le mental de l’autre doute.
Et ça m’a toujours fait vibrer
de vivre le doute en moi.
Car j’aime beaucoup être surprise,
aussi bien par moi-même que par les autres.
C’est, disons,
ce que je me raconte les jours maussades.
En pleine lumière,
je vois aussi cette ennemie tant convoitée
prendre plaisir à dominer l’autre,
parce que ça la rassure.
Parce qu’en ayant le dessus sur ce plan,
elle protégeait une part
qui ne savait pas dire non.
Et voilà,
ça m’a vraiment fait marrer,
quand j’ai vu tout ça.
Ça reste une belle aventure,
dans le fond et dans la forme.
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