Ce texte n’est pas une référence à l’usage dévoyé de la Swastika, mais à sa lecture intérieure. Je vois dans ses bras courbés le symbole d’un genou ployé devant une force plus grande que soi. Un mouvement de retournement, pas d’adoration. Un acte de vérité.

Le chemin de non-retour,
on ne le cherche pas,
il se présente.
On nous y amène.
Tous, nous le rencontrons.

Le premier pas est aussi irréversible
que la morsure du vampire.
Quand on le rencontre,
il nous paraît plus vivant que la vie.

On y voit une issue,
aussi lumineuse que la lune noire,
sans savoir où elle mène.
Sans savoir si elle sauve ou dévore.

Il y a toujours un passeur à l’entrée,
avec lequel on tisse un lien qui n’est pas d’ici.
Et si on préfère mourir que survivre,
alors on accepte l’effondrement.

On ploie le genou,
on remet notre épée à cette présence
qui nous habite pleinement,
et qui nous amène face à cet ultime choix :
La servir en toute conscience,
ou être condamné à rester à l’entrée,
arraché à notre innocence.

Là où il nous est possible d’explorer,
jusqu’à croire qu’on avance,
mais pour en revenir toujours au même point de départ.
Car nous n’avons pas ployé.

Tant que nous n’avons pas arraché le voile de notre illusion,
la certitude que nous avons de savoir,
en défendant les intérêts de notre nom,
en nous défendant de l’évidence, quand elle frappe.

Tant que nous résistons à ce noyau,
le nôtre,
celui qui refuse encore de se rendre,
nous restons à l’entrée.

Car quand ce chemin se présente
et qu’on fait le premier pas,
on ne peut plus en rester là.
Et on ne peut pas non plus revenir
dans ce qui est devenu trop étriqué pour nous.

On a franchi un seuil.
Certains ne vont pas plus loin.
Ils s’arrêtent là,
dans un sas.
Ils résistent, encore.

D’autres sautent.
Nus, dépouillés,
mais à nouveau vivants.

Categories: Passages

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