Je lui ai dit cette nuit, sans trembler :
Si j’avais su partir, je l’aurais fait.
Pas par colère.
Par survie.

Même quand je me rapproche,
ce n’est plus un élan.
C’est un écho.
Le vestige d’un fantasme.
D’une nécessité.

Pas une promesse de lendemain.
Pas un avenir encore possible à deux.

Je vais rester encore un temps.
Le temps qu’il faudra pour me reconstituer.
Et trouver un lieu pour moi.

Je reprends mon espace.
Mon souffle.
Mon centre.

Et dès que le chemin s’ouvre,
je pars.
Pas pour fuir.
Mais pour m’arracher à sa confusion.

Ce départ sera, malgré tout,
comme une main tendue.
Un miroir tourné vers lui.

L’impératif de voir :
Combien il a fonctionné, à défaut d’incarner.
Combien il s’est laissé porter, à défaut de se relever.
Combien il a investi le souterrain pour parvenir à ses fins par détours.

Et maintenant,
il voit clairement.
Pour la première fois peut-être,
combien il n’a pas su affirmer sa vision en pleine lumière.

Moi,
je ne peux plus ni porter ce lien,
ni le sauver.

Et c’est là que se présente pour lui
l’ultime choix :
Faire face ou tirer sa révérence ?

Un choix ultime que très peu d’hommes osent faire.

Categories: Passages

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