Le nom, ce que l’on croit être l’origine,
la transmission d’un souffle,
même si le feu est éteint.

L’impératif d’honorer la mémoire,
de ressusciter les ancêtres,
toujours.

Mais cette mémoire est chargée de non-dits,
de violence,
de honte,
de rejet,
d’abandon,
de dépendance,
d’enfermement,
d’aliénation,
de fuite,
de flou.

Il y a bien quelque héros,
ici et là,
à travers les derniers âges.
Des hommes debout,
pour une cause qui les dépasse.
Des hommes qui ont défié l’ombre.

Mais combien sont morts à eux-mêmes,
de leur vivant ?

Que reste-t-il du nom d’un homme aujourd’hui ?
N’est-il pas devenu trop lourd à porter ?
Peut-il habiter un homme,
sans le torturer,
le réduire,
le hanter ?

Parfois cet homme choisit d’interrompre ce flux.
Son désir de transmettre est balayé
par le poids de ce qu’il porte,
à défaut d’incarner.

Ce n’est pas une réinitialisation,
même s’il la perçoit comme telle,
pour ne pas s’immoler.
C’est une extinction.

Il choisit de briser le sceau.
Car il perçoit au loin
la douleur qui ne relève pas,
la perdition,
la dégénérescence.

Il perçoit au loin le reflet
de son impuissance à rompre les schémas.

Quand il rencontre le nom d’un autre homme,
un fils qui n’est pas sien,
il croit trahir sa lignée,
celle qu’il n’a pourtant jamais habitée.

Aujourd’hui je cesse de croire
que l’univers puisse tenir dans un seul nom.

Et vous ?

Categories: Passages

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